samedi 13 février 2010

Complément d'information sur la génétique et la dépression

Intervention du Docteur G. COLIN
WEBReportage Prévention Suicide 2010 - kewego
Petit récapitulatif vidéo de la table Ronde du 11 février 2010 à Montpellier sur le Thème : " La Prévention du Suicide évolution des Opinions "
COMPLÉMENT :
On sait désormais qu’il n’existe pas un gène de la dépression. Par contre, le terrain génétique a une influence dans le déterminisme de ces maladies :
les parents au 1er degré d’un déprimé (parents, frères et sœurs, enfants) sont plus souvent atteints que la population générale; à titre d’exemple, dans la forme la plus « héréditaire » qu’est la maladie bipolaire : 1 % de la population générale est atteint, 10 % des parents au premier degré : le risque est donc multiplié par 10 !
chez les jumeaux monozygotes ou vrais jumeaux : lorsque l’un est atteint, la probabilité que l’autre le soit également est de 50 % ; chez les jumeaux dizygotes ou faux jumeaux cette probabilité diminue à 30 %.
Prédisposition génétique à la dépression.

Des chercheurs australiens ont étudié, sur une période de 25 ans, les relations entre les évènements de la vie, les gènes et la dépression.

La dépression est déclenchée par des événements majeures de la vie : décès d'un proche, séparation, etc... Cependant, les formes du gène impliqué dans le transport de la sérotonine modifieraient les chances de développer la maladie.

Il existe une forme longue et une forme courte du gène 5-HTTLPR.
Les personnes qui ont la forme courte du gène et qui subissent deux à trois événements graves ont 80% de chances de développer une dépression. Sur la population étudiée, 21% cumulaient deux gènes courts.Avoir le 5-HTTLPR dans sa version courte ne déclenche pas de dépression mais la facilite.
Dans les mêmes conditions, les personnes au gène long n'ont que 20% de chance d'avoir une dépression.Sur la population étudiée, 26% deux gènes longs .

Nous héritons de deux formes de ce gène par nos parents. Sur la population étudiée, 53% une combinaison court/long.

La détection de ce gène pourrait aider à se prémunir de la dépression... mais pourrait aussi dénoncer les dépressifs potentiels aux assurances... et ça, c'est moins drôle.

Pour 15% des personnes maniaco-dépressives, la souffrance est telle qu’elles choisissent de mettre fin à leurs jours.
On ose peu parler de cette maladie "cachée", bien qu'elle affecte tout de même 7% de la population.
Et on commence à peine à découvrir qu'elle pourrait avoir des causes génétiques, expliquait récemment le Dr Nicholas Barden, dans le cadre d'une conférence commanditée par une compagnie pharmaceutique, où il exposait le fruit de ses recherches. (Mon observation : attention cette étude a été financer par un Labo )
Une équipe de l'Institut de pharmacologie moléculaire de Sophia Antipolis (CNRS/Université de Nice) a déterminer une nouvelle cible pour de futurs traitements (Ces travaux paraissent dans la revue Nature Neurosciences du 09 septembre 2006.): un gène dont l'inhibition annihile les symptômes dépressifs. Les premiers résultats de laboratoire montrent que des souris ne possédant pas ce gène se comportent naturellement comme si elles étaient traitées chroniquement par des antidépresseurs.
Ce travail montre qu'on peut produire génétiquement une résistance à la dépression, et permet donc de désigner une cible nouvelle pour la recherche de nouveaux antidépresseurs qui, en inhibant ce canal, mimeraient ce qui se produit dans l'élimination génétique.

Deux fois plus fréquente chez les femmes que chez les hommes, la dépression affecte, sous ses formes les plus sévères, entre 2 et 5% de la population des pays les plus développés. Les formes plus légères, quand à elles, peuvent toucher 20% de la population. De plus, 1 à 2% de la population sont affectés par une maladie dite bipolaire, la maniaco-dépression.



Chez la plupart des malades, la dépression est causée par l'interaction entre une prédisposition génétique et des facteurs environnementaux comme le stress ou les traumatismes émotionnels. La maladie est fréquente et le marché des antidépresseurs est immense (au moins 10 milliards d'euros par an). Néanmoins, si ces antidépresseurs améliorent l'état des patients dans environ 70% des cas, ils n'entraînent une rémission complète de la maladie que chez 30 à 40% d'entre eux. De plus, près d'un tiers des sujets traités résiste aux traitements existants. Cet état de fait oblige donc à envisager de nouveaux traitements, capables de prendre en compte les mécanismes de la dépression.

Nos Actions 2010 : PSLR ( Prévention Suicide )
Nous allons essayé d'établir avec nos Docteurs ( Psychiatres ) et Intervenants Sociaux un outil de prévention répondant aux questions suivantes :
Comment savoir si quelqu'un est Dépressif ?
Comment évaluer le risque suicidaire et notamment l’imminence ou la gravité du passage à l’acte ?
Signes à surveiller, Signes précurseurs
Comment aider ?

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